vendredi 22 juin 2012
C'est un lundi sans pluie en Picardie.
Nous sommes acceuillis par un homme haut comme une montagne blanche.
Pierre garnier parle beaucoup et sourit pareil.
Dans le tourbillon des livres, les chats songent, une poule traverse la cuisine et les oiseaux font autant de bruit que des enfants. Tout en écoutant son mari, prête à réparer un oubli de sa part, Ilse, poétesse guette l'arrivée du boucher ambulant. Depuis des années le village a perdu ses commerces mais dissimule toujours un poète magnifique qui a cotoyé Aragon et les poètes de l'école de Rochefort, traduit Goethe et Nietzsche.
"La vieille le vieux
ne se découvrent plus
ils se tiennenet pendant des mois dans la pénombre
ils sont laids au soleil
ils ne veulent plus se faire voir
quelquefois au soleil couchant
le mieux est encore de se promener dans l'invisible
eux bougent à peine maintenant
ne déranger ni l'incréé ni l'invisible
leurs mains ne tiennent plus de livres
elles tiennent les os de leurs genoux
la merveille, c'est l'aube, la campagne remonte
avec un bruit d'eau et d'écume à la surface
le vieux et la vieille sont deux points
ils trottinent comme le font les mousses sur les pierres."
PIERRE GARNIER. Chiendents n°15
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