vendredi 24 août 2012

Nantes - Jean-Luc Nativelle - écrivain

                                      L'été on ne va pas seulement à la rencontre des paysages
Jean-Luc Nativelle ne veut plus que l'on dise qu'il est professeur de philo dans la vie.
 Alors, oubliez vite ce que vous venez de lire.
 Jean-Luc Nativelle, 49 ans écrit.
Refusé par les grands éditeurs, son roman "Le promeneur de la presqu'île" a été publié en juillet par les éditions du petit véhicule. Deux librairies qui comptent à Nantes "Coiffard" et "Vent d'Ouest" en ont fait leur coup de coeur. On est entièrement d'accord.

L'été, lorsque j'aime un livre, j'aime lire lentement. Pour celui-ci j'ai pris tout mon temps. On ne soupçonne pas où l'auteur va nous emmener. La promenade s'est avérée tricheuse et cruelle.
 Jean-Luc Nativelle est sûrement un faux calme. L'âme humaine est si vaste.

          Extrait du roman "Le promeneur de la presqu'île" éditions du petit véhicule.
"Il n’y a pas de raison. Puisque tous les soirs je m’assois sur ce banc histoire de regarder une dernière fois la mer avant d’aller me mettre au lit, il n’y a pas de raison bien que ce soir je fasse les choses dans le désordre pour ne pas m’y arrêter un moment comme on continue de respecter un rituel même longtemps après qu’il a perdu tout son sens. À droite là-bas au plein milieu du che­nal se dressent Les Perdrix, drôle de sceptre habillé de carrés noirs et blancs à la façon d’un damier et dont on dirait qu’on l’a planté là plutôt pour monter la garde et prévenir de l’arrivée d’intrus que pour guider les marins en pleine obscurité. Au loin sur la ligne d’horizon de l’océan les contours de l’archipel des Glenan, sorte de caillou noir opaque qui tranche avec le reflet brillant que la lune même à travers les nuages parvient à poser sur l’eau. Un peu plus à l’est sur la côte, à partir d’un autre phare lui-même invi­sible une sorte de pinceau de lumière balaie la mer, patiemment, d’un mouvement ample et circulaire comme celui d’un lanceur de marteau qui ne lâcherait jamais son engin. Et puis sur la gauche encore ces deux longs rubans de plage et de dune avec cette ligne d’arbres au-dessus qui vont se perdre au loin dans l’ombre, qui se fondent en elle comme s’il n’y avait nulle part ailleurs où aller."

4 commentaires:

  1. Pour moi qui ne suit pas un "gros" lecteur...je me suis bien fait avoir. Je n'ai pu m'empêcher de flâner dans ces rues bretonnes. Une sacrée leçon de vie que nous fait partager ce roman.

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    1. je voulais dire "qui ne suis" ....no comment

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  2. Un voyage dans l'espace et dans le temps qui se confondent... Un livre plein de réflexions, de ressentis que le lecteur s'approprie, un voyage dans la sinuosité de l'âme et de lieux qui se confondent. Par humanité avait révélé la grande connaissance par cet auteur de l'Homme ou plutôt des interrogations contradictoires de cet être bien étrange. Action et réflexion pas toujours en phase : l'Homme apprend à chaque expérience, qu'elle soit postive ou non ! Le Promeneur révèle plus encore une "douance" particulière pour l'écriture chez cet auteur qui prend son envol.

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  3. L'envol d'un auteur vrai. un talent d'écriture remarquable. La fluidité de sa phrase ressemble aux bonnes ondées après l'orage. Le promeneur de la presqu'île, c'est un peu le lecteur qui cherche à quitter sa mélancolie.

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