mardi 13 novembre 2012

ROGER WALLET - Beaugency en résidence d'écriture



Roger Wallet a l'oeil qui vagabonde en toute discrétion. Partout il prend des notes au crayon à papier dans des carnets même quand il n'en a plus. Et je me demande combien il a pu en accumuler sur la crête de toutes ces années. Comment arrive- t'il à se déplacer avec ces pyramides de papiers et de signes?
Cet écrivain-là vit à pleins poumons et à pleins regards, le droit au contact de l'autre, le gauche dans les recoins et les lointains de la terre.
En plus il rigole. Un homme dévoué à la littérature, aux autres, et drôle. J'en connais pas beaucoup des comme lui.
Drôle et ses mots me font parfois pleurer,
"Je secoue la tête. Entre nous, les aveux ont toujours été longs, les silences prenaient toute la place."

"Elle (la petite) quitte le banc de terre où d'abord elle s'est assise, dans la cour. L'olivier sauvage est silencieux. Sa mère venait y prier, le vieil arbre veillait sur la maison. La nuit dernière,on y a allumé de petites bougies. La fillette ne s'y arrête pas. Elle marche bravement sur le chemin de poussière rouge au long duquel s'égrènent les maisons.Plus tard elle apprendra à les compter et saura qu'elles sont quatorze, "quinze avec celle de maman" mais celle-là reste invisible."

ses mots sont de la poésie,

"UN JOUR ET C'EST BIENTOT il n'y aura plus entre nous que l'épaisseur d'un regard...Un jour et c'est demain, nous nous coucherons sous ces milliers de mots que nous avons tressés et nous nous endormirons dans les rêves l'un de l'autre."

" Je caresse le poil raide. Lui et moi nous nous comprenons. Je l'embrasse sur le museau. Il ne ferme même pas les yeux, il regarde devant lui la nuit qui a pris le jardin."

ses mots claquent,
"L'exil, ce n'est pas un mot, c'est un bruit : le bruit de ce qui se déchire. Quitter son village des Côtes du Nord, c'était se déchirer l'âme."
                                                         Ces extraits sont tirés du recueil de nouvelles
"Aurai-je jamais rien fait d'autre que passer" publié aux Editions du petit véhicule. (février 2012)

Je dois reconnaître qu'avant même de l'avoir lu, deux traits chez Roger Wallet m'ont plu : son amour des marionnettes et sa casquette...

Deux fois par mois Roger Wallet publie une revue littéraire "Les années" et une fois par mois "Le quotidien". A demander à cielsenpicardie@orange.fr

1 commentaire:

  1. Un très beau portrait de Roger, qui reflète la sensibilité de son écriture et l'homme à la casquette. Sur la marché de Beauvais quand nous nous sommes retrouvé à la sortie de "Georges, le gamin qui rêvait dans les pierres" en compagnie d'Aline Salomon, pleins de souvenirs de cette belle aventure me sont revenus. Merci Catherine

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