vendredi 9 octobre 2015

matin



2 commentaires:

  1. Matin ou la flèche blanche de l'aube.

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  2. Matin ou la flèche blanche de l’aube


    L’instant au noir était là. La photographe baladait son œil-regard une nouvelle fois dans les ruelles de sa recherche pure entre l’instant du réel à saisir et celui nomade à (ré)inventer et mémorer. L’heure était matinale quand elle comprit que son bonheur présent, immédiat à accomplir était de fixer sur la « pellicule » cet oiseau blanc qui semblait venir de si loin, (impossible d’ailleurs à trouver si on le cherche vraiment). De si loin aussi qu’elle en avait rêvé dans une de ses nuits agitées et lourdes.

    C’est sans doute son chien qu’elle promenait souvent autour de l’étang qui avait provoqué la rencontre du magique instant. Cette fois-là, il n’avait pas suivi le chemin habituel qui longeait d’abord les étangs par la gauche dans le sens inverse des aiguilles de la montre. Le chien roux avait filé droit devant lui comme une flèche horizontale dans les taillis qui cernaient l’étang et annonçaient la forêt. Elle l’avait appelé en vain quand cette forme blanche ailée nimbée du noir photographique avait alpagué son attention et le cœur de son regard.

    Elle sortit doucement de la poche de son manteau le téléphone portable et retint ces deux moments d’éternité naturels. Au moment de l’envol, la photographe avait gravé sur la photo les rides de l’eau que les pattes du héron avait dessiné comme des frises inconnues, délicates et fragiles. Celles-ci racontaient une destinée, un chemin de résurrection. La forme même de l’oiseau, blanche et ailée figurait le sens de son rêve que seule elle pouvait comprendre mais ce qu’il y eut de plus étrange et fantastique, c’est que l’œil rond de l’oiseau avait gravé dans sa pupille le corps même de la photographe et l’esquisse d’un sourire ému qui traversa au même instant son visage et son cœur.

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